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"Maman, mon prof est un robot !"

L'IA et l'éducation pt. 2

Hello,
Aujourd’hui, on se retrouve pour la partie 2 de la newsletter sur l’éducation.

Et on dépasse l’IA, pour voir comment d’autres technologies se mettent aussi au service de l’enseignement.
Mais on parle également des nombreuses limites et faiblesses de ces technologies, qui ne sont bien sûr pas parfaites.

En bref : une édition chargée, mais importante !

Théo

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Est-ce que mes enfants auront des professeurs humains ?

Les nouvelles technologies dans l’éducation

La semaine dernière, on a vu comment l’IA pouvait aider nos professeurs :

La technologie fait peur à nos institutions, mais les premières expériences d’enseignement dopé à l’IA ont donné des résultats bluffants.

Ces innovations pourraient vraiment aider notre système éducatif surchargé.
Mais si on pouvait aller encore plus loin ?

Est-ce que la robotique couplée à l’IA pourrait remplacer complètement nos profs ?

Des robots pour remplacer les professeurs

L’IA, avec des solutions comme la Khan Academy, peut déjà proposer une assistance énorme aux professeurs.

Exemples : auto-évaluations, suivis individuels des progrès, rapports de performances, réponses aux questions de cours, et autres fonctionnalités qui permettent de booster la transmission de savoir.

Mais ces plateformes restent… des plateformes.
Sans une présence physique, difficile de transmettre des connaissances à de jeunes esprits.

Sauf que nous sommes aussi à l’aube de la révolution robotique.
Imaginez : des salles de classes où, au tableau, ne se trouve pas un professeur en chair et en os.

Mais un petit robot dirigeant son cours d’une main de maitre.

On dirait de la science-fiction.
Spoiler : ça existe déjà.

Depuis 2005 (c’est plus vieux que moi. Très étrange comme sensation), l’entreprise française Aldebaran développe deux robots qui pourraient métamorphoser l’éducation, Pepper et Nao.

40 000 de ces robots humanoïdes sont déjà actifs dans plus de 70 pays dans le monde.
17 000 d’entre eux sont utilisés dans l’éducation.

Les résultats sont bluffants.

Nao facilite l’apprentissage du code informatique en répondant en direct aux questions des élèves dans les salles de classe.

Mais il y a un domaine dans lequel il brille particulièrement.
Des écoles spécialisées utilisent Nao pour faciliter les rapports avec les enfants autistes.

Jean-Luc Metairau, responsable de la section éducation chez Aldebaran, en parle dans cet article : « Nao attire la curiosité de ces enfants, dont le comportement se trouve alors désinhibé. En outre, il peut répéter à volonté des informations, toujours sur le même ton et sans s'agacer. »

Quant à Pepper, il est capable de gérer seul un quiz avec les élèves en leur posant des questions programmées par l'enseignant.

Les étudiants peuvent y répondre par le biais d'une application avec leurs smartphones.

Pour arriver à des résultats aussi prometteurs, Aldebaran n’a rien laissé au hasard.

Les robots peuvent être mis à jour pour toujours avoir les programmes les plus récents dans leur base de données.

Et leur design a été soigneusement étudié.
Leur sourire et leur apparence de personnage de dessins animés jouent un rôle crucial dans leur rapport aux enfants.

« Plus un robot va ressembler à un humain, plus il y a un rejet. Il faut néanmoins qu'il conserve des caractéristiques humaines (des mains, des yeux...), afin qu'il reste aisé d'interagir naturellement avec lui », explique Jean-Luc Metaireau.

PS : Ce qui explique peut-être notre rejet des robots humanoïdes d’Elon Musk, ça crée une sensation très bizarre dont on est pas fan. On en parlait dans cette newsletter :

Mais Nao et Pepper restent assez limités pour l’instant.
Même s’ils captivent les élèves au début, leur reconnaissance vocale mériterait encore des améliorations et ils ont des difficultés à fonctionner dans des environnements bruyants.

En plus, Aldebaran est claire sur le sujet : ces robots ne remplaceront jamais un professeur, mais peuvent devenir des assistants importants.

Nos enseignants jouent un rôle trop important pour que la technologie émule leurs rapports humains avec les élèves.

Sauf que ces rapports pourraient être transformés d’une autre manière.

De nouvelles solutions qui transformeraient complètement nos salles de classe viennent de faire leur arrivée sur leur marché.

Des élèves dans le MetaVerse

Ce 11 novembre 2024, Meta a annoncé une collaboration avec 13 grandes universités d’Angleterre et des Etats-Unis dans le cadre d’un nouveau programme, Meta for Education.

Ça fait un bout de temps qu’ils développent le MetaVerse, et ils ont décidé d’en faire un usage concret.

Leur projet ?

Utiliser le MetaVerse et leurs casques de réalité augmentée pour enrichir l'enseignement dans des domaines tels que la science, la médecine, l'histoire et les arts linguistiques.

Meta fournira l’équipement et les accès nécessaires aux universités partenaires.

En parallèle, ils développent des "metaversities" en Europe, où des répliques virtuelles de campus physiques offrent aux étudiants une expérience d'apprentissage immersive.

Il est déjà possible de suivre des “cours immersifs” en performance et théâtre dans la version virtuelle de l'Université de Leeds.

Meta veut vraiment rendre son MetaVerse visible aux yeux du grand public avec son arrivée dans l’éducation.

Mais restons sceptiques : la solution n’a pas encore fait ses preuves.

Les étudiants peuvent-ils vraiment s’adapter à des cours virtuels ?
L’usage du casque peut-il être démocratisé et appliqué à l’éducation ?

Surtout que l’entreprise doit assumer les coûts massifs de développement de la VR, une véritable hémorragie pour les comptes de la boite.

Meta’s Reality Labs, la branche qui s’occupe de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée, enregistre une perte de 4,4 milliards de dollars au dernier trimestre.

D’après eux, ce chiffre devrait continuer à augmenter en raison des investissements massifs en recherche et développement de Meta.

Là encore, une intégration qui va prendre du temps.
Les limites technologiques sont au cœur du problème, et certains risques nous laissent penser que nous ne maîtrisons pas encore toutes ces innovations.

Une intégration risquée…

Bon.
Soyons honnêtes.

Pour l’instant, les robots professeurs sont plus un gadget qu’une véritable solution, et toutes nos salles de classe ne seront pas dans le MetaVerse dès demain.

Et si ces innovations prennent autant de temps, c’est parce que l’enjeu est de taille.

L’éducation est un domaine extrêmement sensible. Il impacte directement l’avenir de nos enfants, et donc du monde.

Au-delà des limitations technologiques, il faut que ces progrès répondent à des critères éthiques.

Quelles données les entreprises collectent-elles sur les élèves ?
Quels impacts pour l'égalité des chances si l’accès à ces outils est inégal ?
L’apprentissage du monde doit-il vraiment se faire dans une réalité factice ?

Prenons l’exemple d’un système d’évaluation automatisé.
Les avantages d’un modèle de correction de copies automatique sont évidents.

Pourtant, même l’automatisation d’une tâche aussi banale pour les profs comporte des risques.

L’IA actuelle présente encore des biais intrinsèques et des limitations dans la compréhension des sujets complexes, notamment pour des exercices de dissertation.

Les outils d'IA ne sont pas encore capables de saisir l'ensemble des subtilités humaines et culturelles qu'un professeur pourrait identifier.

Ils limiteraient la profondeur de l'analyse d'une réponse complexe, là où un professeur humain sait (généralement) interpréter les nuances et l’intention de l’élève.

C’est là qu’on constate les vraies limitations de l’automatisation.
Sans la présence inspirante des professeurs pour tirer leurs élèves vers le haut de manière individuelle, l’éducation perd de son sens.

Sans parler de leur soutien moral.

Une étude réalisée auprès de 12 universités aux États-Unis montre l'impact des enseignants sur la santé mentale des élèves.

Parmi les 1 700 membres du corps académique interrogés, 80 % ont évoqué des échanges réguliers avec leurs élèves sur des sujets de santé mentale.

Pour l’instant, il faut encore des humains pour comprendre l’humain.

Sauf que la distribution de l’empathie et de la compréhension est autant - voire plus - inégale que l’accès à la technologie.

Ce rôle de soutien incombe surtout aux meilleurs enseignants, ceux qui ont le temps, la formation et l’expérience pour tisser ce lien essentiel avec les élèves.

Sur certains aspects, l'IA montre déjà des capacités étonnantes dans l'écoute et le soutien psychologique, surpassant parfois les humains par sa disponibilité et sa capacité à répondre sans jugement.

Comme la patience de Nao qui permet aux établissements spécialisés des approches différentes avec les enfants autistes.

L’impact émotionnel de l’IA diffère de celui des interactions humaines.

On en parlait dans cette newsletter :

L’avenir de l’éducation ne réside peut-être pas dans un remplacement pur et simple des enseignants, mais dans une collaboration avec ces technologies pour offrir un accompagnement universel, impartial et accessible à tous.

C’est déjà le projet d’entreprises ambitieuses, mais on vous en dira plus dans la dernière édition de cette micro-série sur l’éducation !

Et voilà pour aujourd'hui !

On se retrouve lundi !

En attendant, dis moi-ce que tu as pensé de la newsletter d'aujourd'hui !

Comment était la newsletter d'aujourd'hui ?

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Lundi dernier, on vous a demandé quel était votre format préféré.
Autant vous dire qu’on ne s’attendait pas à des résultats aussi serrés.

Une égalité presque parfaite.
Honnêtement, je m’attendais à ce que l’article long gagne, et avec de l’avance. Faut croire que je me suis trompé, et que vous êtes très partagés : dans les commentaires, certaines personnes expliquaient pourquoi des articles courts étaient mieux, alors que d’autres militaient pour les articles longs.

On va faire plus simple : faire un peu des deux, en jaugeant ce qui est mieux selon les grosses actu du moment.

Merci encore pour votre avis, il est précieux pour nous aider à construire cette newsletter ensemble, et vous fournir le meilleur contenu possible !

PS : Cette newsletter a été écrite à 100% par un humain. Ok, peut-être 80%.

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