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Et si les profs devenaient des IA ?

L'IA transforme l'éducation, pour le meilleur.

Hello,

Il était temps que je vous parle d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur.

L’éducation est ma priorité.
Mon objectif de vie est de l’améliorer dans le monde.

Alors forcément, je scrute toutes les innovations faites dans le secteur, notamment avec l’IA.

Parce que je suis convaincu qu’elle a un rôle à jouer.
Qu’en combinant l’humain et la technologie, on pourrait vraiment améliorer la transmission de savoir.

C’est pourquoi j’ai fait mes recherches.
Je me suis renseigné sur ce qu’il était possible de réaliser et ce qui est déjà mis en place, avec le témoignage d’une enseignante pour enrichir la réflexion.

Le résultat, c’est une série de plusieurs newsletters sur l’éducation et l’IA, et celle-ci en est la première !

Théo

Mon prof est un robot

Les applications folles de l’IA dans l’éducation.

Le 30 novembre 2022, OpenAI dévoile la première version de ChatGPT au grand public.

Le monde entier est sous le choc, et réalise le potentiel immense de l’IA.
5 jours après sa sortie, le logiciel a déjà 1 million d’utilisateurs de tous les milieux.

Parmi eux, une myriade de jeunes élèves sensibles aux nouvelles technologies.
Ils comprennent très vite que ChatGPT va leur être d’une grande aide pour toutes les tâches impliquant de la rédaction.

Sauf que ça ne plaît pas à tout le monde.

La guerre entre l’IA et les institutions

Peu de temps après la sortie du modèle, tous les grands journaux sont au diapason.

Il suffit d’un mois pour que la nouvelle fasse les gros titres du Financial Times :

Des inquiétudes fondées. En avril 2024, une étude sur 200 millions de rendus montre que 11 % des travaux étudiants comportent au moins 20 % de texte généré par l’IA.

(même si je porte un avis un peu différent sur la triche. Mais ce n’est pas le contexte ici, j’en parlerai une prochaine fois sur Linkedin)

Les professeurs sont dans l’incapacité de prouver que les travaux comportent du texte généré avec de l’IA.

Des sites “détecteurs d’IA” apparaissent par dizaine pour tenter d’apporter une solution simple et pratique.

Sauf qu’ils sont inefficaces.
Les IA sont conçues pour répliquer le texte moyen d’un humain. Ces détecteurs sont donc en capacité d’évaluer si un texte est “moyen”, mais rien de plus.

Difficile d’adopter les mêmes sanctions de triche que pour le plagiat, quand chaque écrit généré par les modèles est unique.

En réponse, les établissements créent des politiques plus ou moins strictes pour lutter contre la prolifération de l’IA dans les travaux académiques.

En France, Sciences Po veut se positionner à l’avant-garde des solutions institutionnelles au problème ChatGPT, et sort un communiqué dès février 2023.

L’école serait “gardienne de l’esprit critique et de l’honnêteté intellectuelle”, et l’IA nuirait à ces principes.

Son utilisation doit être considérée comme une source externe.
Si elle n’est pas mentionnée, elle relève du plagiat ou de la triche.

La réglementation est stricte avec des sanctions allant jusqu’à l’expulsion.

Tous les détails sont juste ici :

Parfois, la décision se prend au niveau du gouvernement.

Certains états Australiens ont voté l’interdiction pure et simple de l’utilisation du modèle dans les écoles publiques.

L’IA fait peur à nos institutions, qui ont vu en ChatGPT la fin de l’esprit critique et de la réflexion chez les étudiants.

Mais ce n’est pas la seule raison qui explique cette réaction face à l’arrivée de l’IA.

Malgré les propositions de réforme de chaque nouveau ministre de l’éducation, l’école française a très peu changé depuis les années 1968.

L’adoption de nouvelles technologies lui demanderait un effort d’adaptation.
Cette incapacité à s’adapter des institutions révèle un autre souci : notre système éducatif est en crise.

En occident, les résultats scolaires des élèves sont en baisse depuis plusieurs dizaines d’années.

La France est très touchée par ce phénomène.

En cause, des professeurs débordés et une relation avec leurs élèves qui en souffre.

Nos enseignants passent en moyenne 125 heures par an et par classe à corriger des copies.

Sauf qu’ils sont en sous-effectif, donc leur nombre d’élèves augmente d’année en année.
Et c’est sans parler de la discipline, de la préparation des cours, des programmes à tenir…

Nous avons recueilli le témoignage de Stéphanie Mees, professeur de SES au lycée Lakanal à Sceaux.

Elle est responsable de 5 classes, d’une quarantaine d’élèves chacune.

Pour elle, la charge de travail est difficile à quantifier. Mais elle a une certitude :
“Quand on fait 18 h de cours, on passe au moins autant de temps à travailler chez soi.”

Dans l’état actuel des choses, impossible pour un professeur de suivre chaque élève attentivement.

L’IA offre des alternatives viables, pour alléger le travail des professeurs, voire révolutionner l’éducation.

Mon professeur virtuel

Les besoins des enseignants sont très concrets : se libérer des tâches administratives et répétitives pour se concentrer sur la transmission de savoir et l’aide personnalisé.

L’IA peut répondre au problème.

Face à la lenteur du système traditionnels, des entreprises indépendantes ont saisi l’opportunité pour proposer des solutions.

Une solution française est déjà en développement pour corriger les copies automatiquement : GoodGrades, par l’entreprise Kwark Education.

La promesse ?

80 % de temps économisé pour les enseignants, avec des corrections équitables et des feedbacks personnalisés faits par l’IA.

Seul hic : les élèves doivent passer l’examen sur la plateforme.
Pour Stéphanie Mees, difficile à implémenter dans notre système qui valorise l’écrit papier.

Surtout pour des matières qui requièrent des réponses développées et des liens à des documents.

"Le gros du travail, ce sont les copies. Alors oui, on peut faire des QCM et après ils se corrigent tout seul, mais est-ce que c’est vraiment une bonne façon d’évaluer les élèves, surtout des élèves au lycée ?"

Sans parler des difficultés d’adoption.

"La période Covid a quand même montré que les cours en ligne, par exemple, n’étaient pas la panacée."

Certains systèmes proposent déjà des solutions alternatives à ces problèmes Outre-Atlantique.

L’IA pourrait devenir votre 2e professeur.

Un assistant de votre enseignant actuel, qui va suivre votre progrès, vous proposer des cours personnalisés en fonction de vos difficultés, et répondre à vos questions, même à la maison.

L’IA pour sauver nos enfants

En 2004, Salman Khan est analyste financier à Boston.

Un jour, sa cousine l’appelle, désespérée.
Elle est bloquée sur son problème de maths. Elle a besoin d’aide, et vite.

Sauf qu’elle est à la Nouvelle-Orléans, et que Salman a des responsabilités à Boston. Impossible de se déplacer pour l’aider à rattraper son retard.

Il trouve une solution : lui donner des cours à distance, par téléphone.

Sa cousine résout son problème de maths, son année scolaire est sauvée.

La famille et les proches de Salman, impressionnés par l’efficacité de la méthode, commencent à en parler autour d’eux.

Khan se retrouve très vite avec plein d’élèves et un emploi du temps compliqué à gérer.
Pour pallier le problème, il poste les vidéos de ses cours sur Youtube, pour que ses élèves puissent les visionner à leur rythme et à tout moment.

Sauf que les vidéos étaient en public, et elles ont commencé à faire des vues. Beaucoup de vues.

En 2009, Khan quitte son job dans la finance et se lance à plein dans son nouveau projet pour révolutionner l’éducation : la Khan Academy.

Depuis, ils ont continué d’innover.
Non seulement comme une solution indépendante, mais surtout comme une aide aux institutions éducatives existantes.

Les résultats sont bluffants.

Exemple dans cette université de Toronto :

En intégrant l'IA dans les activités éducatives, les élèves ont boosté leurs performances de 12 % à 17 %, et les professeurs ont pu se concentrer sur l’essentiel.

  • L'IA adapte le contenu des cours aux besoins spécifiques de chaque élève.

  • Elle donne des exercices interactifs et des défis adaptés à la progression des étudiants, ce qui évite le décrochage.

  • Elle produit des tableaux de bord et des analyses, permettant une vue d'ensemble des progrès. Les enseignants peuvent ajuster leurs interventions.

  • Le staff de la plateforme, les Khoach, forment les professeurs et les élèves à son utilisation.

Résultat : les élèves des classes primaires ayant utilisé Khan Academy pendant 35 minutes par semaine ont obtenu de meilleurs résultats en maths par rapport à ceux qui ne l’utilisaient pas.

Vous pouvez retrouver toute l’étude qui a été menée ici :

D’autres entreprises ont développé des solutions pouvant être implémantées directement dans les écoles, comme Century Tech.

Ils ajoutent des données comportementales dans leur IA pour adapter encore plus le contenu pédagogique.

Grâce à une analyse des comportements et des performances scolaires, l’IA peut alerter les enseignants et orienter les élèves en difficulté vers un soutien approprié.

Ces solutions permettraient aux professeurs de se concentrer sur la vraie valeur ajoutée de l’enseignement : transmettre le savoir en tissant des relations humaines.

"On est quand même dans un métier de la relation humaine. On a besoin, par le regard, par la gestuelle, par le non-verbal, d’être assuré par une explication. Elle a plus de poids quand elle est dite par quelqu’un physiquement parlant que quand on la lit quelque part ou qu’on entend une voix qui donne une explication."

Stéphanie Mees pourrait enfin se concentrer sur l’essentiel : la transmission de savoir et le suivi de chaque élève.

Mais il y a plus fou.

Cette innovation signifie que maintenant, il suffit d’un téléphone et d’une connexion internet pour avoir un accès gratuit à des contenus éducatifs de haut niveau.

Ces outils vont changer le parcours de millions d’élèves.

Mais à terme, ces technologies comportent des risques.

Quelles garanties de sécurité pour ces nouveaux modèles et ce qu’ils apprennent à nos enfants ?

Les professeurs pourraient-ils être remplacés complètement ?

On répondra à toutes ces questions dans la prochaine édition de cette micro-série.

En attendant, je suis curieux de votre avis pour améliorer la newsletter :

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Et voilà pour aujourd'hui !

On se retrouve lundi !

En attendant, dis moi-ce que tu as pensé de la newsletter d'aujourd'hui !

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PS : Cette newsletter a été écrite à 100% par un humain. Ok, peut-être 80%.

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