Le plan de Trump pour transformer l'IA

Hello,

Aujourd’hui, on plonge dans le tumulte des nouvelles politiques américaines.

Depuis des années, Tiktok est attaqué par le gouvernement américain, et une solution à laquelle personne ne s’attendait a vu le jour.

Elle aurait pu faire du réseau social une entreprise d’IA.
Je vous raconte.

En plus, Donald Trump est arrivé au pouvoir lundi, et il a déjà commencé à établir sa politique en matière d’IA. Sauf que ça fait peur.

PS : Pour DeepSeek et Stargate, je préfère prendre le temps de réaliser les meilleurs articles possibles. Ce sont deux news qui vont avoir un impact énorme sur le monde de l’IA dans les mois / années à venir, et on rentrera dans les détails lundi.

Théo

TikTok pourrait devenir une start-up d’IA

En 2022, Perplexity AI, une start-up américaine, est créée avec un but : remplacer Google par un navigateur intelligent dopé à l’IA.

Un an plus tard, l’entreprise a 10 millions d’utilisateurs actifs.
Fin 2024, elle est valorisée à $9 milliards.

Un succès dans une industrie alors devenue ultra-compétitive.
Sauf que Perplexity voit plus grand.

Le nouveau TikTok ?

Le 18 janvier, Bytedance, les créateurs de TikTok, reçoive une proposition de Perplexity sur leur bureau.

La start-up veut fusionner avec le réseau social.
Le but ?

Une intégration plus poussée de contenu vidéo dans l’offre de Perplexity.

Concrètement :

• TikTok deviendrait une plateforme hybride mêlant vidéo et services intelligents.

• Perplexity ajouterait ses capacités de recherche IA à TikTok, permettant une meilleure personnalisation du contenu et des recommandations plus précises.

• Le service de Perplexity inclurait de plus en plus de vidéos courtes pour s’adapter aux demandes nouvelles du marché de la consommation de contenu.

Quand on sait que TikTok est devenu le moteur de recherche privilégié par la génération alpha, ça fait plus que sens.

Mais cette offre ne sort pas de nul part.

Depuis des années, le gouvernement des Etats-Unis essaye de forcer la main à Bytedance pour vendre TikTok à des entreprises américaines.

@tiktok

Our response to the Supreme Court decision.

Sauf que cette dispute de longue date entre le gouvernement et TikTok pourrait être résolue rapidement.

Donald Trump vient d’accorder trois mois supplémentaire au réseau social pour trouver une solution, mais c’est temporaire.

Dans ce contexte, une fusion avec Perplexity permettrait aux actionnaires de Bytedance de garder leurs parts toute en conservant un pied sur le marché américain.

Mais si cette fusion à lieu, elle veut aussi dire que TikTok va aussi devenir une entreprise d’IA.

Perplexity gagnerait instantanément des moyens et une base d’utilisateurs démentielle, mais surtout la Chine gagnerait un pion dans la guerre de l’IA directement sur le territoire américain.

Parce que oui, entre la Chine et les US, c’est une vraie guerre froide qui s’opère sur l’IA. Mais ça, c’est pour la news suivante.

Trump dérégule (déjà) l’IA

Le lundi 20 janvier 2025, Trump devient officiellement président des États-Unis pour la deuxième fois.

Et il arrive avec une promesse : remettre le pays au-devant de la scène internationale dans tous les domaines.

Sauf que pour lui, ça passera forcément par un changement des règles encadrant le développement de l’IA, un marché mondial pesant déjà $234 milliards.

Parce que son prédécesseur, Joe Biden, avait une philosophie différente : la maîtrise de l’innovation par un cadre législatif, au moins minimal, pour éviter les dérives.

La dernière loi Biden

Dès 2023, Joe Biden commence à mettre en œuvre son plan pour l’IA américaine.
Objectif affiché : réguler et contrôler le développement de la technologie.

Cette loi contrôle et régule le développement de l’IA sur tout le territoire américain.
Sauf que ça n’a pas du tout plu à Donald Trump.

Alors avant de devenir officiellement président des Etats-Unis, il a annoncé que la loi Biden serait abrogée pour laisser plus de place à l’innovation.

Tout le travail de l’administration Biden sur les 4 dernières années risque d’être réduit à néant. Alors face à cette menace, ils décident de tenter un dernier coup de poker.

Une dernière loi, une dernière tentative (désespérée ?) de perpétuer les politiques démocrates sur l’IA et sa régulation.

Lundi 14 janvier, une semaine avant l’inauguration de Trump, Biden et son équipe dévoilent un nouvel ensemble de règles visant à encadrer son développement à l’échelle mondiale.

Le message est clair : assurer la suprématie américaine sur l’innovation et éviter que la technologie tombe entre les mains de pays hostiles aux Etats-Unis.

Cette nouvelle législation implique trois nouvelles classifications pour déterminer si les états du monde entier ont droit ou non d’avoir accès à des GPUs.

• Tier 1 : Les partenaires privilégiés
  Les 18 pays de ce groupe, dont le Royaume-Uni et le Japon, bénéficient d’un accès illimité aux GPU nécessaires au développement de l’IA et peuvent construire des centres de données sans restriction.

• Tier 2 : Les alliés sous conditions
  Environ 120 pays, comme Israël et les Émirats arabes unis, voient leur accès limité à 50 000 GPU sur deux ans.

  Cependant, en remplissant des critères de sécurité élevés, ils peuvent augmenter leur plafond à 320 000 GPU sur deux ans.

• Tier 3 : Les exclus
  Des pays comme la Chine et la Russie, jugés préoccupants, sont totalement exclus de l’accès aux puces et à d’autres technologies clé.

Avec cette nouvelle loi, Biden voulait profiter du monopole stratégique des Etats-Unis pour imposer sa vision du développement de l’IA au reste du monde.

Ca rejoint la vision de Trump, ce qui pourrait protéger les lois précédentes.

Mais après son élection, les pires craintes de Biden et de son administration sont devenues réalité.

Une entrée fracassante

Spoiler : Donald Trump a mené son plan à bien.
Il vient d’annuler la loi Biden de 2023 encadrant le développement de l’IA.

Et (malheureusement pour lui ?) ça inclut aussi cette dernière loi.

Le nouveau locataire de la Maison Blanche compte tout mettre en œuvre pour effacer au maximum les régulations et favoriser l’innovation.

Dans un article intitulé Artificial intelligence for the american people, la nouvelle administration détaille la politique à venir.

Pour résumer leurs objectifs :

• Maintien de la position dominante des États-Unis en matière de recherche et développement (R&D) dans l’IA.

• Soutien aux secteurs stratégiques (santé, transport, défense, agriculture) pour intégrer les technologies d'IA tout en respectant la vie privée et les valeurs américaines.

• Lancement d’un cadre réglementaire transparent et équilibré pour stimuler l’innovation tout en minimisant les risques.

• Collaboration avec des alliés comme le G7 et l’OCDE pour établir des principes communs en matière de développement et d’utilisation responsable de l’IA.

• Engagement à favoriser une adoption responsable de l’IA alignée sur les valeurs fondamentales américaines (droits de l’homme, état de droit, respect de la vie privée)

Mais certaines personnes sont en désaccord complet avec cette dérégulation.
Même au sein du parti du nouveau président.

Elon Musk, qui a largement contribué à la victoire du candidat républicain, milite depuis des années pour un cadre législatif fort pour éviter des dérives liées à la technologie.

Problème : Donald Trump se met en opposition complète avec cette approche.
Déjà que la régulation était faible, elle risque de devenir inexistante.

Reste à savoir si la stratégie du nouveau président va vraiment stimuler l’innovation, ou si elle engendrera du chaos et mènera à plus de dérives.

(Le projet Stargate sera aussi une clé de cette question, on en reparlera lundi)

En revanche, la dernière tentative de Biden montre que les deux adversaires politiques s’entendent sur un point : il faut limiter le développement de l’IA chinoise.

Mais ça devient de plus en plus compliqué.

La Chine vient de sortir une nouvelle IA qui dépasserait ChatGPT o1, le modèle le plus puissant d’OpenAI accessible au grand public.

Et ce n’est pas le plus fou : cette nouvelle IA est gratuite, et déjà accessible aux utilisateurs et développeurs du monde entier.

On vous en parle aussi lundi.