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Hello,

Aujourd’hui, on parle d’un dinosaure du web qui se fait grignoter par l’IA : Wikipédia.

Les modèles d’IA se nourrissent de son contenu pendant que les gros acteurs de la tech encaissent les revenus.

En plus, la sortie d’un nouveau modèle d’OpenAI, et un chamboulement financier entre Nvidia et SoftBank.

Théo

Le commentaire de la semaine

L’encyclopédie en ligne voit ses visiteurs humains diminuer pendant que les IA et les moteurs de recherche s’en servent comme base de connaissances.

L’essentiel :

  • Les pages vues par de “vrais” humains sur Wikipédia ont baissé d’environ 8 % entre le printemps 2024 et le printemps 2025.

  • En parallèle, les bots qui aspirent le contenu génèrent une charge massive sur l’infrastructure, sans forcément renvoyer les utilisateurs vers le site.

  • La Fondation Wikimedia rappelle que presque tous les grands modèles de langage s’entraînent sur ses données, mais que moins de trafic revient moins de dons et, à terme, moins de bénévoles pour enrichir l’encyclopédie.

  • En conséquence, la plateforme renforce ses règles d’accès, améliore la détection de bots et pousse des offres comme Wikimedia Enterprise.

Si tout le monde utilise l’IA sans jamais cliquer sur les sources, l’encyclopédie risque de dépérir. On fait le point en Focus.

OpenAI a dévoilé GPT-5.1, une évolution de GPT-5 qui vise une amélioration en profondeur de l’expérience.

L’essentiel :

  • GPT-5.1 reste dans la lignée de GPT-5, mais avec un meilleur alignement sur les préférences humaines.

  • Objectif : des réponses plus cohérentes, un ton plus stable, moins de dérives.

  • OpenAI propose plusieurs déclinaisons, comme pour GPT-5.
    Une version “standard” et une version “Thinking”.

  • Sauf que GPT-5.1 gère mieux les longs contextes et les conversations suivies : il est plus robuste quand on construit de vrais “projets” avec lui.

  • Côté entreprises, le modèle est présenté comme plus efficace en agents : meilleure gestion des outils et des séquences d’actions, avec un coût par token revu à la baisse par rapport à GPT-5.

GPT-5.1 ne réinvente pas la roue.
C’est GPT-5 en plus fiable, plus modulable et plus exploitable.

Pendant que tout le monde parle de puces et de centres de données, un gros mouvement financier est passé sous les radars : SoftBank a vendu sa participation dans Nvidia.

L’essentiel :

  • SoftBank détenait une belle position dans $NVDA ( ▼ 2.79% ) achetée il y a plusieurs années, à une époque où l’action valait une fraction de sa valeur actuelle.

  • Après une hausse vertigineuse de plus de 1 000 % du cours sur cinq ans, le groupe japonais a décidé d’encaisser pour environ 5,8 milliards de dollars.

  • Officiellement, SoftBank explique vouloir allouer ce capital vers de nouveaux investissements dans OpenAI et dans le projet Stargate.

  • Résultat : Nvidia perd un actionnaire historique, et le marché s’interroge.

Signe annonciateur ou simple repositionnement stratégique ?

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Focus : Wikipedia vs l’IA

Avant, pour un exposé, un devoir ou simplement chercher une info, on tapait notre requête sur Google pour atterrir sur Wikipedia.

Sauf qu’aujourd’hui, on demande à ChatGPT.
Et ça commence à inquiéter l’encyclopédie en ligne.

Depuis quelques mois, la Fondation Wikimedia met des chiffres sur un ressenti : les humains viennent moins, les bots de plus en plus.

Les IA se servent dans l’encyclopédie sans l’aider à survivre.
Est-ce que Wikipédia doit vraiment être gratuit pour les IA ?

À suivre :

  • Un pilier du Web dans la tourmente.

  • Des solutions applicables ?

  • Wikipédia doit-il faire payer les IA ?

Un pilier dans la tourmente

Avec ses 25 ans d’existence, Wikipedia est un ancien du web.

Plus de 300 langues, des millions d’articles, des bénévoles partout dans le monde, et une promesse inchangée : un accès à du savoir neutre, vérifiable et gratuit pour tous.

Sauf que l’internet de 2025 ne ressemble plus à celui de 2010.

Les moteurs de recherche répondent directement dans la page de résultats.
Les réseaux sociaux deviennent des sources d’information.

Et les modèles d’IA synthétisent des réponses clé en main.

Dans ce nouvel environnement, Wikipédia reste en coulisses.
Son rôle change : elle devient une base de données géante pour d’autres produits.

Pour appuyer ce propos, la Fondation Wikimedia a publié une analyse détaillée des “nouveaux comportements” des utilisateurs.

Après avoir filtré les bots qui se faisaient passer pour des humains, ils ont recalculé les vraies visites humaines.

Résultat : sur les mois récents, les pages vues par de vraies personnes sont environ 8 % plus basses qu’à la même période en 2024.

Une baisse nette pour un site de cette taille.
Dans le même temps, le trafic automatisé explose.

Des bots aspirent Wikipédia pour alimenter des moteurs de recherche enrichis à l’IA.
Des entreprises entraînent leurs modèles de langage sur ses pages.

La Fondation explique que presque toutes les IA s’appuient sur Wikipédia, directement ou via des jeux de données open source.

Autrement dit, on lit toujours Wikipédia, mais à travers les mots d’une IA.

Sauf que pour la plateforme, moins de visites directes, c’est aussi moins de dons, moins de nouveaux bénévoles, donc moins de mises à jour.

Et même l’IA ne pourra plus apprendre d’un contenu qui ne se renouvelle pas.

Des solutions applicables ?

La réponse de Wikipedia n’est pas complètement fermée.

Nous accueillons les nouvelles façons pour les gens d’accéder au savoir.

La fondation pose plusieurs conditions à l’utilisation de ses données :

  • D’abord, les plateformes qui réutilisent massivement son contenu ne doivent plus saturer les serveurs avec des bots mal configurés.

  • Ces plateformes doivent aussi faire un effort de transparence : mention des sources, liens visibles vers les pages Wikipédia, incitation à remonter jusqu’au contenu d’origine.

  • Mais ça va plus loin, puisque Wikipedia veut aussi construire de nouveaux modèles économiques.

Et pour ça, elle a déjà développé une solution.

Wikimedia Enterprise, par exemple, propose une interface payante plus robuste et mieux adaptée aux gros utilisateurs commerciaux (comme Google).

Mais cette ambition lucrative ne nuit-elle pas à la mission initiale de la plateforme ?

Wikipédia doit-il faire payer les IA ?

D’un côté, ça pourrait paraître plus juste parce que :

  • Les bénévoles écrivent gratuitement,

  • La Fondation finance l’infrastructure avec des dons,

  • Les IA commerciales récupèrent tout ça, l’emballent dans une interface sympa, et vendent le service.

Dans ce schéma, Wikipédia ressemble à un fournisseur qui n’a pas signé le contrat.
Sauf qu’il faut aussi prendre en compte l’ADN du projet : ouvert, réutilisable, libre.

Wikipédia est sous licence Creative Commons BY-SA.

Autrement dit, tout le monde a le droit de copier, modifier et même utiliser commercialement le contenu.

C’était assumé dès le départ.

Beaucoup de bénévoles contribuent à la plateforme parce qu’ils croient à cet engagement : ils veulent que le savoir circule.

Est-ce que faire payer l’accès aux données à l’échelle industrielle trahirait cet esprit ?
La frontière est fine, et politiquement sensible.

Surtout dans un contexte où Wikipedia est attaqué par d’autres acteurs comme Grokipedia.

Parce que l’encyclopédie est loin d’être parfaite.

D’un point de vue technique, l’encyclopédie est étonnamment “légère”.
L’édition anglophone complète tient sur 64 Go.

Le texte de tout Wikipédia pèse seulement quelques centaines de gigaoctets.
Résultat : héberger et distribuer Wikipédia coûte très peu cher.

Les estimations tournent autour de quelques millions d’euros par an pour faire tourner l’infrastructure.

Pendant ce temps, les dons recueillis par la Fondation se comptent en centaines de millions.

Elle gère aujourd’hui plusieurs centaines de salariés, une réserve financière confortable, des projets parallèles, des programmes de subventions.

C’est là que les critiques commencent.

Les fameuses banderoles rouges en haut des pages donnent souvent l’impression que le site va fermer sans donation.

Or, quand on regarde les rapports financiers, Wikipédia n’a jamais été réellement au bord de la faillite.

Et la manière dont les fonds sont utilisées reste floue.
Sans parler de la qualité du contenu.

Parce que la force de Wikipédia, permettant à n’importe qui de le modifier, est aussi sa fragilité.

Les IA qui absorbent ses contenus héritent des biais, erreurs, approximations des auteurs.

D’où l’arrivée de concurrents.
Sachant qu’en plus, Grokipedia se veut explicitement meilleure pour entraîner des IA.

La Fondation Wikimedia a commencé à s’adapter : politiques plus strictes pour les bots, offres monétisées, projets pour aller être attractifs sur YouTube, TikTok, etc.

Mais est-ce que ce sera suffisant ?

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