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Hello,
La Chine est en train d’avancer ses pions.
Mais auront-ils la ressource nécessaire pour jouer à l’international ?
Théo


Alibaba, ByteDance and other Chinese tech firms remain keen on Nvidia's AI chips despite regulators in Beijing strongly discouraging them from such purchases, four people with knowledge of procurement discussions said. More here: reut.rs/45OamLx
— #Reuters Business (#@ReutersBiz)
3:20 PM • Sep 4, 2025
Alibaba accélère sur l’infrastructure IA avec un nouveau processeur et une division cloud.
L’essentiel :
L’entreprise dévoile un processeur pensé maison et compatible avec l’écosystème Nvidia.
En plus, le cloud repart : +26 % de croissance sur le trimestre pour sa division cloud, quand le chiffre d’affaires global n’augmente que de 2 % à $34,7 milliards.
L’action augmente de 19 % à Hong Kong après la publication des résultats.
Microsoft, Google et Nvidia intègrent déjà leurs propres puces.
Alibaba veut être l’alternative asiatique pour faire face à une situation toujours plus tendue l’occident.
Maîtriser le marché des GPU équivaut à maîtriser le développement de l’IA.

Introducing DeepSeek-V3.1: our first step toward the agent era! 🚀
🧠 Hybrid inference: Think & Non-Think — one model, two modes
⚡️ Faster thinking: DeepSeek-V3.1-Think reaches answers in less time vs. DeepSeek-R1-0528
🛠️ Stronger agent skills: Post-training boosts tool use and— #DeepSeek (#@deepseek_ai)
6:33 AM • Aug 21, 2025
Selon Bloomberg, DeepSeek va sortir un agent capable de conduire des tâches multi-étapes avec peu d’instructions et de s’améliorer en autonomie à partir de ses actions.
Objectif fin 2025.
L’essentiel :
Il pourra planifier et exécuter des workflows (recherche, code, rédaction, achats) et réutiliser l’expérience accumulée.
Deepseek se positionnera donc en concurrence directe avec les approches agentiques d’OpenAI, Anthropic et Microsoft, mais avec un coût d’usage plus bas.
Un agent DeepSeek peu coûteux et compétent pourrait démocratiser l’automatisation.
Mais sera-t-il suffisant pour faire face au Agent Mode grand public de ChatGPT ?
On en discute en partie focus.


Focus : Où en est (vraiment) la Chine ?
China integrates AI education into national curriculum, mandatory for all students, even 6 year olds.
— #Globe Eye News (#@GlobeEyeNews)
7:20 AM • Sep 2, 2025
Malgré les sanctions américaines, la Chine n’a pas dit son dernier mot.
Au contraire, ces obstacles ont même stimulé son écosystème.
Mais la Chine va-t-elle se contenter d’un marché isolé ou peut-elle prétendre au leadership mondial ?
À suivre :
Le bras de fer technologique.
La réaction chinoise.
Une ambition internationale réaliste ?

Un bras de fer technologique
Depuis quelques années, Washington multiplie les sanctions contre la tech chinoise.
Objectif : freiner leurs avancées en IA, considérées comme un atout militaire stratégique.
En 2022, les États-Unis bloquent l’accès aux GPU Nvidia A100 et H100, forçant l’entreprise à proposer des versions bridées pour le marché chinois.
En réaction, Pékin redouble d’efforts pour gagner en autonomie technologique.
Des milliards de dollars de fonds publics ont afflué vers l’IA locale.
La Chine accélère ses investissements dans la recherche, finance ses propres champions et encourage une myriade de projets nationaux.
Côté privé, les start-ups comprennent qu’elles doivent ruser en trouvant de nouveaux moyens d’innover au lieu de compter sur les dernières puces américaines.
Spoiler : ça fonctionne.
À tel point que maintenant, ce sont les autorités chinoises qui analysent les puces américaines et favorisent activement les alternatives locales.
Certaines ripostes symboliques ont même eu lieu, comme l’annonce en 2023 du smartphone 5G de Huawei (le Mate 60 Pro) équipé d’un processeur Kirin fait en Chine.
Une puce jugée impossible à produire sans technologies occidentales.
Un pied de nez aux sanctions, preuve de la détermination du pays à ne dépendre de personne.
Mais leur technologie peut-elle vraiment rivaliser avec les géants de l’ouest ?
Des puces fiables ?
Ces dernières années, un écosystème chinois des semi-conducteurs s’est développé.
Huawei s’est imposé comme leader national des puces pour l’IA avec ses processeurs Ascend et Kirin.
Puis d’autres entreprises, souvent fondées par d’anciens ingénieurs de chez Nvidia, AMD ou Qualcomm, sont entrées dans la danse.
La start-up Biren Technology a dévoilé son GPU BR100 dès 2022 en affirmant qu’il égalait la puissance du tout dernier Nvidia H100.
L’entreprise Cambricon a lancé en 2024 la puce Siyuan 590, inspirée de l’A100.
D’autres, comme Moore Threads, ont mis au point des processeurs graphiques équivalents aux cartes grand public les plus puissantes de la firme américaine.
Les prétendants au trône de Nvidia se multiplient.
Sauf que beaucoup de ces jeunes pousses restent fragiles, déficitaires et tributaires de commandes d’État.
En plus, la fabrication de ces puces bute aussi sur les capacités limitées des fonderies locales.
SMIC, le champion chinois du secteur, ne maîtrise pas encore les gravures les plus fines.
Nvidia conserve pour l’instant une avance confortable en termes de performance et d’écosystème logiciel.
Mais la Chine espère au moins réduire sa dépendance.
Les fournisseurs domestiques pourraient capter plus de la moitié du marché chinois des puces d’IA d’ici 2027 (contre à peine 17 % en 2023).
Ces puces pourraient suffire à alimenter son énorme marché intérieur en IA.
Un écosystème en ébullition
Les restrictions d’accès à ChatGPT et consorts ont donné des ailes aux acteurs chinois pour développer leurs propres IA génératives.
Baidu a ouvert la voie en lançant Ernie Bot, le premier chatbot du pays.
Alibaba a promis 53 milliards de dollars sur 3 ans pour son infrastructure cloud et IA, tout en offrant Qwen en open source afin de stimuler l’innovation locale.
Pas moins de 117 grands modèles d’IA ont reçu l’agrément des autorités chinoises début 2024 pour être déployés publiquement.
Mais parmi les nouveaux acteurs, DeepSeek est sans doute le plus emblématique.
La start-up a prouvé que les labos chinois pouvaient produire des modèles de pointe malgré les restrictions d’exportation.
En quelques mois, des milliers d’utilisateurs se sont approprié ses modèles pour des usages variés, du développement d’applications aux projets de recherche.
Mieux, certaines administrations locales s’y sont mises.
Le district de Longgang à Shenzhen a intégré le modèle DeepSeek R1 dans son workflow, l’hébergeant sur des serveurs Huawei Ascend.
Plusieurs autres villes, de Kunshan à Pékin, testent désormais ces IA domestiques pour améliorer leurs services publics.
DeepSeek, de son côté, continue d’innover.
Sa version V3.1 intègre ouvre la voie à de vrais agents intelligents, capables d’agir pour l’utilisateur.
Mais peut-elle espérer séduire les utilisateurs au-delà de la Chine ?
Adoption locale, ambitions globales ?
Sur le plan intérieur, l’essor des IA chinoises est indéniable.
Privé de ChatGPT, le grand public chinois s’est rué sur les alternatives nationales dès qu’elles ont été autorisées.
Ernie Bot de Baidu revendique 430 millions d’inscriptions et environ 1,5 milliard d’appels API quotidiens.
De son côté, DeepSeek a dépassé la barre des 97 millions d’utilisateurs et prépare son agent d’ici fin 2025.
Mais à l’échelle mondiale, l’écart reste net.
ChatGPT capte 5,7 milliards de visites par mois en 2025 et 700 millions d’utilisateurs actifs chaque semaine.
D’une part, les IA chinoises sont moins performantes en anglais.
D’autre part, le climat géopolitique complique l’exportation.
Les entreprises chinoises d’IA suscitent la méfiance de certains gouvernements, freinant des collaborations internationales.
Pour l’instant, la Chine construit surtout un marché intérieur solide, soutenu par son milliard d’internautes et ses politiques publiques.
Sauf que Pékin rêve toujours de faire de ses champions des leaders mondiaux de l’IA, capables de rivaliser en innovation avec la Silicon Valley.
Et entre ses prouesses technologiques et son marché domestique, elle a des atouts sérieux en main.
Croyez-vous que la Chine parviendra à dépasser les États-Unis dans la course à l’IA d’ici quelques années ?

PS : Cette newsletter a été écrite à 100% par un humain. Ok, peut-être 80%.