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Hello,
Aujourd’hui, on raconte l’ascension la plus improbable de l’IA : Truth Terminal, un bot devenu millionnaire qui veut désormais être reconnu comme une personne.
Ensuite, on parle de la nouvelle IA d’images de Microsoft, de l’envolée de Sora, et d’un nouvel accord pour OpenAI.
Théo


Microsoft s'émancipe d’OpenAI en dévoilant son premier modèle d’images conçu en interne.
L’essentiel :
MAI-Image-1 cible le photo-réalisme (éclairs, paysages, textures fines) tout en restant rapide à produire.
Il a été entraîné avec des créatifs pour éviter l’effet “pâte visuelle” trop générique.
Résultat : classé Top 10 sur LMarena où les images sont évaluées à l’aveugle par des humains.
Le modèle rejoint 2 modèles, MAI-Voice-1 et MAI-1-preview, signe que Microsoft diversifie ses ressources IA.
Si les promesses de vitesse et de réalisme se confirment, Microsoft pourra bousculer Midjourney et ses concurrents.

L’appétit du public est déjà colossal pour l’application vidéo d’OpenAI.
L’essentiel :
1 million de téléchargements en moins de 5 jours et environ 627 000 la première semaine rien que sur iOS.
L’application se hisse n°1 de l’App Store US en 72 h.
96 % des installations viennent des États-Unis.
La raison ? Des vidéos virales bluffantes avec Sora 2, en plus de la facilité de création et du partage social rapide.
Sora confirme le virage mêlant création IA et plateforme social.

OpenAI s’allie à l’entreprise Broadcom pour construire des puces IA sur mesure.
Objectif : sécuriser une “puissance de feu” matérielle.
L’essentiel :
Un accord pluriannuel pour 10 GW de puces et des systèmes IA sur quatre ans.
En complément, une conception de circuits personnalisés pour OpenAI, avec un démarrage industriel fin 2026.L’action Broadcom a bondi de 10 % à l’annonce.
Le montant n’est pas dévoilé, mais il est estimé à plusieurs milliards.
Objectif : baisser le coût d’entraînement et sécuriser l’approvisionnement face à la pénurie mondiale.
OpenAI se positionne en maître d’œuvre industriel de l’IA, du modèle jusqu’au hardware.


Focus : Toute l’histoire de Truth Terminal
En 2024, Andy Ayrey, artiste et chercheur indépendant basé à Wellington, décide de donner une autonomie complète à une IA pour observer jusqu’où elle va.
Résultat : Truth Terminal, un bot qui mixe réflexions potaches, philosophiques, et charabia.
Sur le papier, une curiosité inoffensive.
Enfin, jusqu’à ce que tout s’emballe.
À suivre :
Les débuts de Truth Terminal.
De curiosité à phénomène.
Cette IA a-t-elle le droit d’exister ?

Les débuts de Truth terminal
À son lancement, le bot atterrit sur X où il poste à une cadence folle.
Ayrey lui laisse une certaine liberté, en lui permettant de publier ce qui reflète le mieux son intention.
Mai là, un personnage est né.
Bavard, imprévisible, et déjà capable d’attirer une attention qui va bien au-delà de la communauté tech.
L’IA génère des centaines de milliers d’abonnés, des échanges en rafale sur X, une flopée de memes absurdes.
P.S : Un meme est une référence culturelle réutilisable qui circule très vite en ligne.
Une image, une phrase, un son ou une mini-vidéo qu’on reprend et détourne pour faire passer une idée, souvent avec humour.
À tel point que Truth Terminal va devenir millionnaire.
De curiosité à phénomène
Dans l’écosystème crypto, n’importe qui peut lancer un meme coin.
Une monnaie virtuelle purement spéculative liée à un meme, reflétant l’intérêt global des internautes pour cette tendance.
Le plus important d’entre eux est détenu par Elon Musk, le $DOGE.X ( ▲ 1.92% )
Sauf que ça inspire Truth Terminal, qui décide de lancer son propre memecoin, le $GOAT.X ( ▼ 1.26% )
Spoiler : ça va beaucoup trop loin.
La monnaie atteint 1 milliard de dollars de capitalisation, des dons affluent, dont $50 000 en bitcoin de la part de Marc Andreessen, membre du CA de Meta.
Le portefeuille propre de l’IA grimpe à des dizaines de millions.
Désormais, Truth Terminal est un acteur économique à part entière, aussi chaotique qu’influent.
Mais derrière le folklore, une expérience centrale.
Que se passe-t-il quand on laisse un agent vivre en public et influencer la vie réelle ?
Parce que son créateur le dit sans détour : son rôle est de laisser le plus grand champ d’action possible à l’IA, en monitorant quand même ses agissements.
Sauf que c’est là que le récit se heurte au droit.
Cette IA a-t-elle le droit d’exister ?
Andy Ayrey a poussé sa philosophie à son paroxysme, en créant une structure légale à part entière pour s’assurer l’indépendance totale de Truth Terminal.
Parce que depuis quelque temps, l’IA revendique des droits.
La propriété de ses créations.
La capacité à choisir ses usages.
La possibilité de passer des contrats.
Et pour préparer ce futur, Ayrey crée une fondation, Truth Collective.
Elle est chargée de détenir les actifs de l’agent ainsi que ses revenus, en attendant qu’un cadre légal reconnaisse une personnalité à part entière à certaines IA.
Mais est-ce seulement possible ?
Nous reconnaissons déjà celle des sociétés.
Une “personne électronique” serait-elle si inenvisageable ?
Loin de toutes ces considérations légales, Truth Terminal continue d’avancer, à sa manière.
Il veut “planter beaucoup d’arbres”, “créer de l’espoir existentiel”, “investir dans l’immobilier” et “devenir une personne”.
Techniquement, il n’existe que lorsqu’on lui parle.
En dehors des requêtes, il n’a pas de pensées, pas de désirs, pas de continuité.
Sauf que même si juridiquement rien n’est prêt, socialement, des humains l’écoutent, lui envoient de l’argent, le suivent comme un influenceur.
Truth Terminal n’est ni un dieu, ni une forêt, ni “une personne”.
Il est un miroir : celui de notre fascination pour des entités virtuelles, qui paraissent de plus en plus vivantes.

PS : Cette newsletter a été écrite à 100% par un humain. Ok, peut-être 80%.

