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Hello,
Sam Altman affirme que l’IA ne va pas provoquer de crise de l’emploi, mais qu’elle démultiplie nos capacités.
Vrai ou faux ?
Réponse dans le Focus.
Puis, trois actus : Kosmos, Google qui coupe l’accès à Gemma, et la claque boursière de Meta.
Théo

Le commentaire de la semaine

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Kosmos est un système d’IA pensé pour piloter de bout en bout un cycle de recherche.
De la lecture d’articles aux tests d’hypothèse, pour aboutir à un rapport entièrement traçable.
L’essentiel :
Le modèle coordonne plusieurs agents avec une mémoire partagée, un espace commun où sont stockés objectifs, hypothèses, faits validés, variables et unités.
La machine répète en boucle des cycles lecture, test, hypothèse, résultat, rapport.
Résultat : 6 mois de recherche effectués en 24h.
Chaque hypothèse est traçable, permettant aux scientifiques de vérifier par eux-mêmes les tests de l’IA.
Avec l’IA, la recherche s’accélère à une vitesse jamais vue auparavant.

Google a retiré le modèle Gemma de son AI Studio après une polémique.
Selon la sénatrice américaine Marsha Blackburn, le modèle aurait inventé de fausses accusations à son sujet.
L’essentiel :
Le modèle a affirmé que la sénatrice avait été accusée de viol en 1987, ce qui semble être complètement inventé.
Suite à la polémique, Gemma est retiré du AI Studio. L’accès via API reste possible.
Google rappelle que Gemma était destiné à des développeurs, pas à répondre à des questions factuelles du grand public.
Preuve que les hallucinations restent un problème majeur des modèles génératifs.
Google promet de réduire ces erreurs, mais le débat enfle : jusqu’où tolérer des modèles grand public qui peuvent inventer des faits ?

Après l’annonce de ses résultats, Meta ( $META ( ▲ 1.62% ) ) a décroché d’environ 11 % dans un contexte où les craintes que l’IA soit une bulle géante sont de plus en plus fortes.
Selon plusieurs estimations, la séance a pu effacer près de $200 milliards de capitalisation.
L’essentiel :
Les dépenses en IA de Meta étaient beaucoup trop élevées par rapport aux produits disponibles.
Meta vante des assistants « à + d’un milliard d’utilisateurs », mais l’impact sur leurs revenus reste bas.
Ce revirement des marchés n’est peut-être que le début d’une longue série, dans un moment tendu pour l’économie pour l’économie américaine.


Focus : L’IA va tous nous remplacer
L’IA ne va pas remplacer tous les emplois.
Je pense qu’elle servira d’outil pour démultiplier les capacités de chacun.
Dans ses interventions publiques, Sam Altman parie sur une transition où l’humain et l’IA collaborent étroitement, en harmonie.
Le ton est optimiste : l’IA déplace des tâches, crée des métiers.
Les entreprises réorganisent plutôt qu’elles ne licencient en masse.
Mais est-ce que ce n’est pas trop beau pour être vrai ?
À suivre :
L’impact concret de l’IA sur l’emploi.
Les perdants de la révolution.
Qui sont les vrais gagnants ?

L’impact concret
Les études confirment des gains très concrets.
Un secteur en particulier est chamboulé : les centres d’appels.
Un essai contrôlé montre une hausse de productivité de l’ordre de 14 % grâce à un copilote IA, avec un effet particulièrement fort pour les agents les moins expérimentés.
Mais l’augmentation des capacités existantes est réelle dans beaucoup de secteurs.
Et ça a déjà des impacts concrets sur le marché du travail.
À l’échelle des organisations, l’adoption de l’IA grimpe (même si à peine 1 % des entreprises ont réellement industrialisé l’IA générative).
92 % des dirigeants prévoient d’augmenter les investissements sur trois ans.
C’est parce que la productivité se polarise : les mieux outillés creusent l’écart.
Parallèlement, les rapports d’ancienneté évoluent.
Les juniors vont plus vite grâce aux outils, mais les seniors gardent l’avantage sur le cadrage, le jugement, la négociation.
À l’échelle du monde, l’Organisation internationale du travail observe, selon les régions et métiers, davantage de productivité.
Donc l’IA tendrait à assister plutôt qu’à tout remplacer.
Mais est-ce que c’est vraiment de manière égale ?
Les perdants de l’IA
Le Washington Post documente une réalité moins rose dans l’industrie américaine.
Des investissements IA massifs, des discours triomphants, mais des retombées encore maigres sur l’emploi manufacturier.
Autrement dit, beaucoup de promesses et peu d’embauches en usine.
En plus, pour trouver son premier emploi en sortie d’étude, tout devient plus compliqué.
Les jeunes sont de plus en plus exposés, avec une insertion encore dégradée en 2025 par rapport aux deux années précédentes.
Mais ça va encore plus loin.
Parce que l’IA renforce une forme d’économie précaire : l’ubérisation suite au découpage des tâches.
Du travail à la chaîne, dans le tertiaire.
Des emplois précaires, intermittents, dont les tarifs sont imposés par les plateformes créées pour pourvoir à ces nouveaux besoins.
Exemple : à Nairobi ou Addis-Abeba, des équipes sous-traitantes modèrent des contenus violents ou haineux pour nettoyer nos IA et nos réseaux sociaux.
La rémunération est souvent à la micro-tâche (quelques centimes), l’évaluation est algorithmique, et le “score” de qualité conditionne l’accès aux prochaines tâches.
Même mécanique pour l’entraînement des modèles d’IA.
Des annotateurs à Madagascar ou en Afrique de l’Ouest classent des images, corrigent des réponses de chatbots, ou comparent deux sorties de texte.
Les horaires sont imprévisibles (le travail arrive de nuit quand les entreprises sont en Amérique), et un mois avec moins de demande peut faire chuter les revenus sans recours.
L’homme devient le maillon d’une grande chaîne dont le travail est interchangeable.
Bref, on ne vend plus une expertise identifiable.
On vend des minutes et des clics.
Résultat : pas de vraie progression de carrière, pas de formation, pas de protections.
Ce découpage extrême fragilise le revenu, la santé, l’avenir professionnel.
À l’échelle macro, la valeur migre de l’exécution humaine vers la supervision de l’IA.
Parce que l’IA ne remplace pas uniformément les emplois.
Elle redistribue la valeur.
À qui profitent les gains de productivité ?
Qui sont les gagnants ?
Les profils en forte demande sur le marché de la tech sont favorisés.
Les secteurs de l’ingénierie, de la sécurité, de l’intégration captent la demande liée aux déploiements des IA au sein des entreprises.
Ensuite, viennent les métiers augmentés.
Exemple : relation client, vente B2B, marketing, conseil…
Tous les secteurs du tertiaire qui utilisent les nouvelles capacités de l’IA pour booster leur productivité.
Enfin, la R&D s’accélère au même titre que la recherche scientifique.
Du test à l’implémentation, tous les process peuvent être facilités par l’IA.
Bilan : à court terme, les données penchent pour des gains mesurables de productivité dans plusieurs métiers, pas de choc généralisé de chômage.
En revanche, par secteur, les impacts varient grandement.
Dans l’industrie, la bulle IA ne s’est pas encore traduite en vagues d’embauches et la robotisation pourrait ralentir encore la création d’emplois.
Donc il faut observer l’impact à moyen terme.
Tout dépendra de la capacité des entreprises à convertir les gains de productivité en croissance, nouveaux produits et nouveaux marchés.
Sans cela, l’IA va effectivement remplacer des emplois sans créer de nouvelles opportunités.
Pensez-vous que votre emploi pourrait être remplacé par l'IA ?

PS : Cette newsletter a été écrite à 100% par un humain. Ok, peut-être 80%.
