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Hello,
ChatGPT sort encore une mise à jour qui augmente ses capacités.
Sauf qu’Apple a sorti un article entier pour expliquer que ces développements sont inutiles.
Aussi, on vous a gardé une surprise du salon Vivatech.
On y a découvert comment l’IA transforme la cosmétique.
Et on a été bluffés.
PS : L’article long est accessible à tous :)
Théo


L’IA et les cosmétiques

Analyse de mon visage pour découvrir mon futur cutané.
En direct de Vivatech, le stand L’Oréal a confirmé que les algorithmes s’infiltrent jusque dans notre routine de soin, et qu’ils sont l’une des entreprises les plus innovantes.
La beauté devient une science de données.
L’essentiel de ce qu’on a vu :
Un miroir-écran Yves Saint-Laurent permettant de tester votre maquillage virtuellement.
Il adapte pigments et reflets en temps réel à la morphologie du visage.Le studio génératif interne L’Oréal qui produit 50 000 visuels et 500 vidéos par mois : une idée, quinze minutes, zéro séance photo.
SpotScan de La Roche-Posay qui compte chaque imperfection du visage sur un simple selfie, puis bâtit une routine gamifiée de 21 jours.
Le tout, enrichi de conseils de l’application de bien-être Calm.
Un analyseur cutané portable prédisant votre vieillissement en deux minutes grâce à une IA entraînée sur des millions d’images annotées par des professionnels.
En plus, un scanner facial en magasin qui anticipie rides et taches avant qu’elles n’apparaissent et suggère un protocole sur mesure.
65 % des consommateurs veulent du “sur-mesure.”
Grâce à l’IA, bientôt, chacun pourra avoir des solutions adaptées à sa peau.
Bref, l’IA s’invite dans nos salles de bains pour nous offrir des routines de soins toujours plus personnalisés.

OpenAI o3-pro is rolling out now to all Pro users in ChatGPT and in the API.
— #OpenAI (#@OpenAI)
8:08 PM • Jun 10, 2025
OpenAI lance o3-pro : même moteur qu’o3 mais dopé au raisonnement par étape pour les cas pointus en maths, code ou sciences.
L’essentiel :
Raisonnement profond : résolution multi-étapes et fiabilité en hausse (+60 % de victoires sur les anciens tests internes).
L’outil reste très complet.
Navigation Internet, analyse de fichiers et d’images, exécution Python et mémoire interne pour des réponses vraiment personnalisées.
Le modèle dépasse Gemini 2.5 Pro sur AIME 2024 et bat Claude 4 Opus sur un test de sciences niveau doctorat.
En revanche, pour les devs, le tarif API reste élevé.
20 $ pour 1 million de jetons en entrée (≈ 750 000 mots) et 80 $ pour 1 million en sortie.
En plus, le modèle demande quelques concessions.
Ses réponses sont plus lentes, pas de génération d’images incluses, et Canvas ne sont pas pris en charge.
Avec o3 Pro, ChatGPT sacrifie un peu de sa rapidité pour continuer à progresser en puissance.
Mais soyons honnêtes.
Ce que tout le monde attend, c’est GPT-5.
Et Sam Altman a révélé dans une interview que ça devrait être pour cet été.

Apple's AI researchers have embraced a kind of anti-LLM cynic ethos, publishing multiple papers trying to argue that reasoning LLMs are somehow limited/cannot generalize.
Apple also has the worst AI products (Siri, Apple Intlligence).
No idea what their "strategy" is here
— #Andrew White 🐦⬛ (#@andrewwhite01)
2:57 AM • Jun 8, 2025
Apple vient de doucher l’euphorie autour des « modèles de raisonnement ».
Son équipe R&D publie un nouveau test logique pour les IA appelé GSM-Symbolic, et les résultats piquent : même les stars du moment s’écroulent quand la difficulté grimpe.
L’essentiel :
GSM-Symbolic génère des énigmes progressives sans chevauchement avec les jeux de données connus, obligeant les IA à vraiment « penser ».
Problème : passé un certain seuil de complexité, l’exactitude des modèles chute quasiment à zéro, y compris pour Claude 3.7, DeepSeek-R1 et o3-mini.
En fait, moins les IA comprennent un problème, plus elles le bâclent : les modèles de raisonnement réduisent le nombre d’étapes de réflexion quand le puzzle durcit.
Aussi, pour des tâches basiques, il vaut mieux privilégier les modèles généralistes. Ils répondent plus vite et plus juste que les versions “thinking”.
Apple conclut que ces failles “démasquent l’illusion de la pensée” et repoussent l’intelligence artificielle générale à un horizon lointain.
En clair, Apple décrète que grossir les modèles ne suffira pas à franchir le mur du raisonnement général pour les IA.
Mais cette leçon vient d’un des rares géants tech à n’avoir encore ni modèle grand public, ni fonctionnalité IA adoptée massivement.
L’étude est cruciale pour pour la trajectoire de nos modèles d’IA, mais dur de s’y fier en sachant qu’elle est potentiellement biaisée.


Focus : l’IA se refait une beauté

À Vivatech, L’Oréal nous ont fait un tour complet de leur stand.
Et on a été bluffés.
Il s’agissait d’un des meilleurs du salon.
Mais ce n’est pas un hasard : l’équipe R&D de L’Oréal est aujourd’hui composée de 12 000 personnes, dont 4 000 ingénieurs.
Nous sommes ressortis du stand plus beaux (si c’était encore possible) que nous y sommes rentrés.
Et on a surtout découvert que l’IA rebat les cartes d’une industrie qui pèse 446 milliards de dollars et devrait frôler les 590 milliards d’ici 2028.
À suivre :
La crème et le code.
Comment prévenir plutôt que guérir, grâce à l’IA.
Les algorithmes changent déjà nos habitudes de beauté.
Quand la crème rencontre le code
En arrivant, premier choc.
Un stand en hommage à Yves Saint-Laurent, où la mode rencontrait l’IA sur un plateau de vinyle (la musique comptait énormément dans son processus créatif)
Les visiteurs étaient invités à choisir leur maquillage en sélectionnant des plaques avec différentes effigies L’Oréal.
Une fois leur sélection faite, un miroir-écran analysait le visage en temps réel et projetait le rendu choisi avec précision.
L’algorithme ajustait textures, lumières et reliefs selon la morphologie unique de chaque visage.
Résultat : un essai maquillage sans contact, mais d’un réalisme tel qu’on a vraiment cru porter le rouge à lèvres en sortant du stand.
Et ce n’était que le début.
On a découvert un écosystème d’IA utilisé par 2 000 créatifs L’Oréal.
Il s’appuie sur des modèles comme Veo 3 ou Flux pour créer des vidéos et images de leurs produits avec l’IA.

Ils produisent, chaque mois, plus de 50 000 visuels et 500 vidéos taillés pour les réseaux sociaux.
Finis les séances photo interminables : une idée devient un brouillon en quinze minutes, exactement décliné aux goûts d’un marché et aux couleurs de la marque.
La génération vidéo a cessé depuis longtemps d’être un gadget.
Elle est maintenant utilisée en interne par les plus grosses boites françaises pour créer du contenu qui va jusqu’à leur communication grand public.
À quelques pas, La Roche-Posay exhibait SpotScan.
Un scan web mobile capable d’analyser un selfie, de compter les imperfections une à une et de proposer un protocole sur mesure pour les 21 prochains jours.

En plissant les yeux, vous verrez votre influenceur préféré en train d’être analysé par une IA.
Déjà, pouvoir faire ça à partir de son navigateur téléphone nous a semblé fou.
Mais il y a une deuxième étape.
Une application, qui pousse l’analyse encore plus loin.
Cette dernière vous aide à organiser votre routine, à partir du scan, pour prendre soin de votre peau.
L’idée : construire de nouvelles habitudes en 21 jours, en gamifiant la routine et en proposant du contenu éducatif produit par des dermatologues.
Sauf qu’en plus, ils ont fait un partenariat avec Calm, la première application de bien-être dans le monde.
C’est hyper bien pensé, et ça ajoute la couche de conseils personnels qui permet d’être certain de faire le bon choix quand on adopte une routine.
Mieux vaut prévenir que guérir
On a continué à déambuler.
Et là il y avait cette boite beige, discrète, qui avale un échantillon de ta peau et prédit, deux minutes plus tard, notre vieillissement cutané.

Le Lancôme Cell BioPrint, créé avec NanoEntek
L’appareil croise des millions d’images de derme annotées et déduit la vitesse probable d’apparition des taches, des rides profondes ou de la perte de fermeté.
Dans la même lancée, L’Oréal dévoilait la dernière version de son scanner facial, déjà présent dans plusieurs points de vente depuis quelques années.
Ce dispositif, qui se perfectionne continuellement, commence par capturer des images du visage sous différents angles et types de lumière.

Cette machine-là
L’algorithme analyse ensuite ces données pour établir un bilan de peau ultra-personnalisé.
Type cutané, zones à risque, vieillissement prévisible et suggestions de soins adaptés.
L’outil va jusqu’à anticiper les effets à long terme d’une mauvaise hydratation ou d’une exposition prolongée au soleil.
Objectif : traiter vos soucis spécifiques avant que vous ne regardiez votre miroir avec horreur.

Bref, après avoir regardé notre nouvelle peau pendant 5 minutes, on est allé parler à un ingénieur pour comprendre comment ça fonctionne.
Comment l’algorithme change les habitudes beauté ?
Ces démonstrations reposent sur la combinaison d’images hautes-définition annotées par des spécialistes à grande échelle.
Viennent ensuite des modèles d’IA capables de lire, pixel par pixel, la topographie cutanée.
Dans SpotScan, par exemple, un réseau de neurones compare chaque bouton à 6 000 000 de cas réels, classés selon taille, rougeur et stade inflammatoire.
Le diagnostic atteint plus de 90 % de concordance avec un dermatologue humain.
Côté prédiction de l’âge, la prouesse vient du “transfer learning”.
Les chercheurs entraînent d’abord leur modèle sur un des millions de portraits publics (pour apprendre la texture, la lumière, les ombres.)
Ensuite, ils affinent le résultat en incluant des biopsies où l’âge histologique est connu dans les jeux de données.
L’algorithme devient alors capable de deviner l’âge biologique d’une peau à 2 ans près et isole les facteurs (UV, pollution, tabac) qui accélèrent le compteur.
Et si l’Oréal investit autant dans ces technologies, c’est parce que leur potentiel est immense.
Parce que lorsqu’un appareil en magasin annonce à une cliente de 30 ans qu’une ride frontale risque d’apparaître dans cinq ans, la vente d’une crème ne relève plus d’un luxe.
Elle devient une assurance-vie cutanée.
Et ça se traduit en chiffres.
Aujourd’hui, 76 % des consommateurs déclarent vouloir des soins “faits pour eux.”
Les études montrent que 78 % des utilisatrices poursuivent la routine au-delà de trois mois quand elles disposent d’un suivi prédictif, contre 42 % sans l’aide de l’IA.
Les premières données SpotScan révèlent que l’acné chute de 40 % lorsque le protocole inclut des conseils de sommeil et de nutrition adaptés.
L’IA sert ici de coach holistique : elle corrèle mode de vie et symptômes, puis ajuste la routine.
Sauf que derrière les miroirs connectés se dessine un schéma applicable bien au-delà des cosmétiques.
Demain, toute notre consommation pourrait être basée sur des besoins scientifiquement fondés, pour être certains que chaque solution est adaptée.
L’IA ne se contente plus de nous assister.
Elle façonnera les marchés de demain dans des secteurs toujours plus variés.

PS : Cette newsletter a été écrite à 100% par un humain. Ok, peut-être 80%.