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Hello,

L’IA ressemble de plus en plus à un Monopoly géant où quelques conglomérats s’allient à l’État pour verrouiller le terrain.

Théo

Plus de 1 000 projets de loi sur l’IA ont été déposés cette année dans les États américains.

Plutôt que d’attendre Washington, Meta investit directement les assemblées locales.

L’essentiel :

  • Meta finance un nouveau super PAC, American Technology Excellence Project, à raison de dizaines de millions de dollars pour soutenir des candidats pro-IA aux élections de mi-mandat 2026.

  • Le pilotage de l’opération est bipartisan : Brian Baker, stratège républicain, et Hilltop Public Solutions, une société de conseil démocrate, coordonnent la stratégie, signe que l’objectif est l’efficacité électorale plus que l’idéologie.

  • Les priorités affichées sont la compétitivité technologique, le progrès de l’IA et le contrôle parental sur l’usage par les mineurs, dans un contexte où l’entreprise est très surveillée sur la sécurité des enfants.

  • Sauf qu’en coulisses, Meta cherche à provoquer une dérégulation massive pour accélérer le développement de ses projets.

Meta ne veut pas d’une mosaïque de règles qui freinerait ses produits.
Pour les régulateurs, l’enjeu devient protéger les citoyens sans étouffer l’innovation.

OpenAI et Nvidia envisagent une alliance d’infrastructure d’une ampleur inédite.

L’essentiel :

  • Nvidia pourrait engager jusqu’à 100 milliards de dollars pour bâtir, avec OpenAI, des centres de données totalisant 10 GW de capacité, soit 4 à 5 millions de GPU sur la décennie.

  • Objectif : donner à OpenAI une base matérielle pour entraîner ses prochains modèles.

  • Le montage positionnerait Nvidia comme partenaire préféré d’OpenAI, en sécurisant des volumes sur plusieurs années.

  • Mais ça ne plaît à l’Autorité de la Concurrence américaine.

    Le partenariat pourrait entraîner une barrière à l’entrée plus haute pour les concurrents, une pression accrue sur l’énergie, et l’accélération de la course aux « usines d’IA » chez Microsoft, Meta ou d’autres.

Bonne nouvelle pour la vitesse d’innovation, moins bonne pour la concentration du marché et l’empreinte énergétique.

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Focus : le Monopoly de l’IA

Derrière les démos de robots et les modèles vedettes, une autre guerre se joue.

Celle du contrôle des ressources nécessaires à la création des modèles par des entités à mi-chemin entre public et privé.

Résultat : la phase 2 du marché de l’IA, avec un nombre d’acteurs réduits et des enjeux financiers toujours plus importants.

À suivre :

  • Pourquoi le marché se resserre ?

  • Qui bénéficie vraiment de la révolution ?

La concentration des pouvoirs

Les plus grosses entreprises du marché sont en train de s’accaparer toute la chaîne de valeur nécessaire à la création de l’IA.

Mais une épine dorsale ne tient pas sans un corps : ces GPU s’installent dans des centres de données toujours plus gros.

On parle même de capacités électriques de l’ordre de 10 gigawatts pour entraîner et servir les prochains modèles.

Finalement, les boîtes comme OpenAI et Meta verrouillent leurs partenariats avec fournisseurs et distributeurs pour assurer leur position.

Sauf que maintenant, ces entreprises s’immiscent en politique.

Entre les fonds promis par Trump et le nouveau super PAC de Meta, les liens entre les deux sphères sont de plus en plus forts.

Et les sommes, astronomiques.

Le PAC de Zuckerberg est financé à raison de dizaines de millions pour soutenir des candidats favorables à une régulation souple.

Trump parlait de 500 milliards de financement pour son projet national.

Pendant ce temps, les fournisseurs d’infrastructure s’allient aux plus gros acteurs de l’industrie pour soutenir toute cette demande.

Résultat : le marché n’est plus aussi ouvert, les nouveaux ont moins de chance de réussir, et l’accès à la puissance de calcul se restreint.

L’ambition d’un partenariat massif entre OpenAI et Nvidia allant jusqu’à 100 milliards de dollars illustre ce nouvel enjeu de l’IA.

L’industrie devient quasiment étatique, comme les programmes de recherche nucléaires des années 40.

Et dans laquelle un petit groupe d’entreprises captent des milliards de dollars.

Qui sont les vrais gagnants de l’IA ?

À part OpenAI et une poignée de laboratoires ayant trouvé une base d’utilisateurs massive, beaucoup de start-ups n’ont pas encore de valeur économique solide.

En revanche, de grands groupes captent l’essentiel des financements.

Mais pas en vendant des modèles.
En fournissant les infrastructures.

Les serveurs IA, devenus des châssis pensés pour cumuler et optimiser les GPU sont devenus la spécialité d’entreprises comme Dell et Supermicro.

$DELL ( ▲ 2.4% ) pèse aujourd’hui 90 milliards de valorisation, et Supermicro ($SMCI ( ▲ 1.18% )) 27 milliards.

En plus des GPU et de ces serveurs, il y a l’industrie de la mémoire vive, sans laquelle les temps d’entraînements seraient beaucoup plus long.

Cette mémoire est un passage obligé.
Impossible de s’en passer, même en achetant tous les GPU du monde.

Sur ce terrain, des entreprises comme Samsung ($SSNLF ( ▲ 9.01% )) dominent, cette dernière atteignant un nouveau pic de capitalisation à 552 milliards de milliards de dollars.

Enfin, les clouds facturent le stockage et le réseau avant même qu’une start-up ne soit rentable.

C’est comme ça qu’une entreprise comme Oracle ($ORCL ( ▼ 0.25% )) a quasiment triplé sa valorisation depuis la sortie de ChatGPT.

Bref, l’industrie de l’IA n’est plus le terrain de jeu de petites start-ups ambitieuses.

Des groupes mêlant politique et alliances privées géantes se forment pour assurer une domination à l’échelle nationale.

Le but ?

Non seulement d’avoir un monopole local, mais en plus d’assurer une souveraineté technologique inébranlable des Etats-Unis face à ses concurrents étrangers.

Faut-il encadrer plus strictement les alliances public-privé de l’IA, ou encourager l'innovation à l'échelle national ?

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