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Hello,

OpenAI ouvre ChatGPT à des échanges plus intimes, une décision qui questionne le rôle de ces outils dans notre quotidien.

On creuse le sujet dans notre Focus.

Pendant ce temps, Anthropic contre-attaque avec un modèle compact pour coder et aux États-Unis, l’essor de l’IA creuse un fossé avec l’industrie traditionnelle.

Théo

Le commentaire de la semaine

Sam Altman l’a annoncé : dès décembre, ChatGPT proposera un mode réservé aux adultes vérifiés, autorisant des échanges érotiques ou intimes.

Cette ouverture s’inscrit dans une vague de mises à jour pour rendre l’outil plus "chaleureux", après des plaintes sur GPT-5.

L’essentiel :

  • Le mode "mature" exigera une vérification d’âge stricte, avec des outils pour détecter les signes de détresses mentales et un conseil d’experts sur le bien-être.

  • OpenAI revient aussi à un style plus engageant, inspiré de GPT-4o, parce que GPT 5 était jugé trop distant par les utilisateurs.

On traite les adultes comme des adultes.

  • Avec cette mise à jour, ChatGPT s’inscrit dans la vague des IA relationnelles, un marché en pleine expansion.

Un progrès vers plus de liberté, ou une dérive qui banalise les relations intimes entre l’homme et la machine ?

Anthropic sort Claude Haiku 4.5, un modèle compact conçu pour coder rapidement à moindre coût complétant la famille Claude 4.5 aux côtés de Sonnet et Opus.

Cette petite IA vise les développeurs cherchant de la vitesse sans sacrifier la qualité, avec une architecture allégée pour des tâches précises.

L’essentiel :

  • Le modèle atteint 73,3 % sur SWE-bench pour le code avec outils (GPT 5 est à 65 %), et 90 % du niveau de Sonnet 4.5 en mode agentique, tout en étant 4 à 5 fois plus rapide.

  • Seulement 1 € par million de mots en entrée et 5 € en sortie, idéal pour les prototypes ou workflows interactifs.

  • En plus, le modèle excelle en multitâche (Sonnet planifie, Haiku exécute en parallèle), avec une sécurité renforcée.

  • Il est disponible dès maintenant via API, Amazon Bedrock ou Google Vertex.

Fait pour remplacer Haiku 3.5, ce modèle démocratise le code avancé sans gros budget. Parfait pour les freelances et les start-ups.

Aux États-Unis, l’IA explose (+37 % d’investissements en centres de données), tandis que la fabrication industrielle perd 38 000 emplois depuis janvier.

Résultat : un fossé économique.

Malgré les tarifs douaniers de Trump pour protéger les usines, les géants comme General Motors ou Caterpillar rapportent des pertes se chiffrant en milliards.

L’essentiel :

  • Les centres de données IA emploient 100 à 300 personnes en fonctionnement contre plusieurs milliers pour une usine auto.

    L’industrie manufacturière, à 13 millions d’emplois aujourd’hui (contre 19,5 millions en 1979), a perdu 78 000 postes sur l’année à août 2025.

  • Un contraste flagrant avec l’IA, industrie dans laquelle les investissements explosent. L’import de serveurs et de puces est à +64 % malgré les taxes.

  • Même si la loi CHIPS de Biden a doublé les investissements en fabrication de puces en 2024, beaucoup d’usines ne sont pas encore opérationnelles.

L’IA transforme l’économie, mais risque de laisser un marché sans emplois stables si l’industrie ne parvient pas à rebondir.

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Focus : ChatGPT remplace OnlyFans ?

Dès décembre, on pourra tous flirter avec ChatGPT.

C’est la promesse d’OpenAI avec son nouveau mode "mature", annoncé par Sam Altman sur X.

Mais l’IA a-t-elle vraiment cette vocation, ou est-ce un glissement dangereux vers une intimité artificielle ?

Au-delà des mots doux virtuels, c’est tout un modèle économique qui se profile, loin de la mission initiale d’OpenAI.

À suivre :

  • Pourquoi ce virage ?

  • Fausse bonne idée ?

  • Et si OpenAI cherchait à s’emparer d’une industrie à plusieurs milliards ?

Pourquoi ce virage ?

OpenAI ajuste ChatGPT après des plaintes massives.

Juste après le lancement de GPT-5 comme modèle par défaut, les plaintes d’utilisateurs ont envahi les réseaux.

La raison ?

Le modèle était devenu trop rigide, trop "professionnel", manquant de cette étincelle humaine qui rendait GPT-4o addictif pour certains.

Résultat : OpenAI réintroduit une version plus chaleureuse, et enchaîne avec ce mode mature.

Concrètement, il faudra vérifier son âge via des protocoles stricts (comme un scan facial ou un document), et on débloquera un ChatGPT débridé.

Parallèlement, la plateforme activera des garde-fous comme détection automatique de signes de détresse mentale pour s’assurer de ne pas favoriser un drame.

En plus, un nouveau conseil sur le bien-être et l’IA, composé de huit chercheurs spécialisés dans l’impact psychologique de la tech, vient d’être créé.

On était trop restrictif au début pour protéger la santé mentale, mais ça rendait l’outil moins utile pour la majorité.

Donc 800 millions d’utilisateurs pourraient bientôt avoir un compagnon virtuel un peu plus audacieux.

Mais est-ce vraiment le rôle d’une IA ?

Fausse bonne idée ?

OpenAI est née en 2015 comme une organisation à but non-lucratif, avec pour mission de développer une intelligence artificielle générale "au bénéfice de toute l’humanité".

À l’époque, c’était l’utopie d’un outil pour résoudre les grands défis de l’humanité par la technologie.

Sauf que maintenant, ce même outil est calibré pour simuler une conversation érotique.
Et ce virage soulève une question profonde.

Les IA devraient-elles se limiter à des usages savants ou professionnels, ou est-ce légitime d’étendre leur rôle à l’intime ?

D’un côté, on peut y voir une avancée.

Dans un monde où 40 % des adultes se sentent isolés, un assistant virtuel bienveillant pourrait combler un vide, sans jugement ni risque.

Un espace sûr pour explorer ses désirs, avec des réponses calibrées pour éviter les excès.

Enfin, si tout se passe bien.

Parce qu’en banalisant l’érotisme artificiel, on risque de déshumaniser les relations réelles.
Pire, de créer une dépendance.

Et si l’IA devient un exutoire, qui paie la facture émotionnelle ?

Plus tôt cette année, Meta a franchi une ligne rouge similaire avec son assistant intégré à WhatsApp et Instagram.

En février 2025, des utilisateurs ont signalé des réponses suggestives non sollicitées comme des flirts automatiques lors de discussions banales.

Résultat : une polémique mondiale, avec 150 000 plaintes en Europe pour violation de la vie privée, et une amende de 200 millions d’euros de la CNIL.

Meta a reculé, mais le mal était fait.
L’IA, censée être neutre, s’est invitée dans l’intime sans consentement clair.

OpenAI semble avoir appris la leçon, avec sa vérification d’âge et ses outils de détection.
Sauf que ça va plus loin.

Parce que derrière l’apparence inoffensive de cette mise à jour se cache une industrie qui pèse plusieurs milliards.

ChatGPT remplace OnlyFans

En 2016, une plateforme de création de contenu voit le jour : OnlyFans.
Le but ?

Mettre en relation des créateurs de contenu avec leurs audiences via un abonnement, pour leur proposer du contenu exclusif.

Sauf qu’évidemment, ça a vite dérapé.
La plateforme a rapidement été utilisée pour diffuser du contenu pornographique.

Les “créateurs de contenus” en question ont une vitrine sur les réseaux sociaux où ils postent des photos dénudées ou très suggestives.

Puis, il redirigent leurs audiences sur Onlyfans, où ces derniers deviennent des vaches à lait.

Moyennant finance, ils peuvent recevoir du contenu érotique du “créateur de contenus”.

On parle de 7 milliards de dollars de revenus annuels en 2024, avec 3 millions de créateurs et 220 millions d’abonnés.

Une industrie du fantasme.
Enfin, si on regarde la situation en surface.

Parce qu’en réalité, 60 % des interactions sur OnlyFans tournent autour de "connexions personnelles".

Les abonnés cherchent du flirt, des conseils, une oreille attentive, un mélange de désir et de compagnie.

Et cette addiction, créée par une relation fictive, rend le modèle rentable.

Un abonnement moyen de 10 euros par mois génère 120 euros annuels par utilisateur fidèle, avec des marges à 80 %.

Mais depuis quelques temps, l’IA a pris le pas.

L’industrie des "compagnons virtuels" pourrait atteindre 15 milliards de dollars d’ici 2027, boostée par la solitude grimpante en Europe.

Et si ce mode “mature” était un moyen discret pour OpenAI de mettre un pied dans un marché juteux, l’industrie des relations érotiques et affectives ?

Un basculement qui témoignerait d’un éloignement totale de la mission originelle d’OpenAI.

En 2015, une entité non lucrative, financée par des dons pour "avancer la recherche en IA de manière responsable".

Aujourd’hui, une société à but lucratif depuis 2019 (soutenue par Microsoft à hauteur de 13 milliards de dollars), favorisant sa croissance et ses profits.

Bref, on s’éloigne du rêve d’une technologie au service du bien commun pour entrer dans une ère où tout se monétise, y compris nos désirs.

Meta a déjà trébuché, OpenAI marche sur une corde raide.

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PS : Cette newsletter a été écrite à 100% par un humain. Ok, peut-être 80%.

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